Mot du président

Plus on s’avance dans 2005, plus la loi du 9 décembre 1905 – dite loi de séparation des Églises et de l’État- va prendre place dans les médias.

Le Monde du 11 décembre 2004 donne une large place aux positions de Raffarin, Villepin, Sarkozy et Chirac. D’après ce quotidien, il y aurait d’un côté Raffarin et Chirac, hostiles à toute modification de la loi, ce dernier allant jusqu’à déclarer « Quand il y a une colonne du temple, on est en général bien inspiré de la respecter et de ne pas trop vouloir la bricoler », de l’autre côté, Sarkozy qui plaide pour une adaptation de la loi de 1905. Voire.

Le Monde ne manque pas de rappeler ce qui peut être bricolé et ce qui est déjà bricolé pour contourner la loi.

Dès 1926, E. Herriot sous le couvert d’un « institut musulman » permet le financement de la mosquée de Paris.

Dans les années 1930, Le cardinal Verdier et L. Blum mettent au point un mécanisme d’aide à la construction des lieux de culte: les chantiers du cardinal. Les collectivités locales peuvent ainsi louer aux associations cultuelles un terrain à bâtir destiné à un lieu de culte, sous la forme d’un bail emphytéotique- à très long terme et pour un loyer symbolique -. mosquées, pagodes, églises de l’Essonne ne doivent-elles pas leur existence à un montage financier de ce type?

L’article 11 de la loi de finance du 29 juillet 1964 permet aux départements et aux communes de garantir les emprunts contractés par les associations pour la construction d’édifices cultuels dans les agglomérations nouvelles ou en extension.

1. Lang il y a déjà 15 ans, sous couvert d’une participation financière à un projet culturel, le « musée d’art sacré » a pu faire attribuer des fonds publics pour la construction de la cathédrale d’Évry.

On pourrait multiplier les exemples. Que d’imagination déployée par les bricoleurs de la loi de 1905 toutes générations confondues. Ne voit-on pas le très laïc P. Loridant rejoindre le club des bricoleurs ,en invitant les représentants des cultes à la table de préparation de la commémoration de la loi de Séparation sous prétexte que l’Église catholique se serait ralliée à la séparation dans les années 1920 ! . Ralliée ? Pour bénéficier des « chantiers du cardinal », des prêts à taux proches de 0%~ pour accepter le montage de J Lang, pour bénéficier des sollicitudes de collectivités qui prétextent du rôle social d’associations pour les subventionner? Ne voit-on pas dans le club des bricoleurs, Madame Aubry qui, en qualité de maire d’Orsay, intervient à l’église le dimanche 26 septembre après la messe lors de l’accrochage d’un tableau, ou les maires qui permettent l’annonce de messes dans les bulletins municipaux. Tous bricolent à leur façon, avec plus ou moins de talent, la loi de 1905.

Assez de bricolage de la loi de Séparation!

Retour à l’application des principes de cette grande loi de liberté qui a assuré la paix civile en garantissant la liberté de conscience de chaque citoyen en même temps que le libre exercice des cultes.

Y renoncer, de quelque manière que ce soit, à la Sarkozy ou en « bricolant » c’est prendre le risque de relancer une controverse qui n’a plus lieu d’être, c’est s’attaquer à un des piliers de notre République laïque !

Qu’y a-t-il de plus urgent que d’œuvrer au rassemblement de tous les laïques contre les « bricolages » en tous genres de la loi de 1905?

Qu’y a-t-il de plus urgent que d’œuvrer à la victoire du vote NON à la Constitution d’essence vaticane, cléricale et concordataire?

Je vous invite à vous joindre à l’appel des cinquante paru dans la Raison (vide infra).

Le président, L. Couturier