N° 14 – juin 2004

Sommaire

MOT DU PRESIDENT
SUR VOS AGENDAS
LA VIE DE LA FEDERATION
Banquet républicain du 5 mars
Les premières sociétés de la Libre Pensée dans l’Essonne
REVUE DE PRESSE ET NOUVELLES BREVES
Les amis communards de Maxime Lisbonne
N. Sarkoszy, hors la loi de 1905 à Longjumeau
Les quatre piliers de la laïcite selon J. Glavany
Liberté, Egalité, Fraternité … , Laïcité
La laïcité en prison ? Et ta sœur ?
ARTICLE
Petite histoire d’un célèbre carrefour

Mot du président

Monsieur Fillon, à peine ministre du Gouvernement Raffarin III a présenté un projet de circulaire d’application de la loi du 15 mars sur la laïcité à l’école. Notre ministre a dû revoir sa copie; une nouvelle version plus courte d’un tiers a été présentée le 29 avril. Elle est examinée par le conseil supérieur de l’éducation dans cette version . . . ou dans une autre. Mr Fillon recherche en effet un large consensus.

Resteraient autorisés les signes discrets, interdites les croix de dimension excessives. Mais à partir de quelle taille passe-t-on donc du discret acceptable au visible excessif dans la panoplie des simulacres et autres artifices religieux ? Seraient interdits les signes religieux même discrets pour les enseignants. Et en Alsace Moselle ? Les ministres du culte, chargés de l’enseignement religieux et appointés par l’État, devraient-ils dispenser en civil, la catéchèse de leurs superstitions respectives? Qu’en est-il de l’intrusion du religieux dans les manuels scolaires? N’y a-t-il pas là manifestation visible du religieux, sournoise, certes, mais sûrement pas discrète? Faudra-t-il réviser ces manuels pour les mettre en conformité avec la circulaire d’application ?

Mettre en doute l’existence de Jésus, sous prétexte qu’il a vécu (?) ignoré de ses contemporains, relève-t-il pour l’enseignant de la fermeté sur les principes, du questionnement scientifique et pédagogique normal dans l’école de la République, ni dogmatique ni sectaire, ou de l’imprudence voire du blasphème ? Abroge-t-on l’article 10 de la loi Jospin de 1989? Non! Les formes d’expression politiques ou philosophiques resteront autorisées, ce qui permet à des élèves de se dresser, au nom de la liberté d’expression, contre le respect des consciences de tous. C’est incohérent ! les emblèmes religieux ne sont-ils pas d’ordre « politique et philosophiques ».

Retour à la case départ: chaque établissement aura un règlement intérieur en la matière, donc une disposition ad hoc pouvant contourner la loi de 1905.

De tout ceci, j’en déduis qu’il ne s’agit pas d’une loi ni d’une circulaire pour la laïcité à l’école, au plus une loi de circonstance.

En revenir à la loi de 1905, à la laïcité institutionnelle, impose aux laïques, aux républicains de se regrouper pour l’abrogation de cette loi du 15 mars, pour le retrait de la circulaire Fillon quelle qu’en soit la mouture qui resterait dans la problématique de l’article 10 de la loi Jospin.

Ceci ne réglerait-il pas le problème en dehors de toutes les prétentions communautaristes qui continuent à s’exprimer, exigeant toujours plus, c’est à dire toujours moins de la loi de Séparation, – tout en s’en réclamant ? Belle rhétorique de casuistes de jésuitière !

Le président, L. Couturier